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015 – Le cohérenciel de la réalité

Nous avons les bases qui permettent de construire la structure de l’expérience humaine, structure de la réalité. C’est l’expérience du Sens en conSensus, cette fois rapportée à la réalité en général et pas simplement l’existence individuelle.

On va donc retrouver trois dimensions structurantes et trois composantes qui forment le cohérenciel, structure qui vaut pour toute «réalité» désignée. Une chose, un mot, une situation, une organisation, un monde et toute chose dès lors qu’elle est considérée comme telle.

Trois dimensions structurantes : objective, subjective, projective

La dimension objective.

La réalité est là composition d’éléments formant un ensemble qui lui-même compose d’autres ensembles. Les éléments sont séparables, distinguables en même temps que l’observateur se distingue de ses observations. La racine ob que l’on trouve dans objectiver signifie «devant» et le terme «jeter-au-devant» c’est aussi l’acte de distinction entre les objets et avec celui qui distingue. On remarquera ici que, objectiver est un verbe qui réclame donc un sujet. L’objectivisme l’oublie ou le nie. On sait que le nombre, le multiple de cette expérience est au fond lié à la pluralité des Instances, des autres dans le consensus. D’une manière générale, sous cette dimension, la réalité nous apparait comme un objet observé dans un contexte d’objets et lui-même décomposable en éléments objets.

La dimension subjective.

La réalité est là comme ce qui peut être nommé, qualifié et ce par un sujet porteur d’intention. On sait que c’est là l’expérience du Sens dans le conSensus. Elle est aussi comme un regard orienté selon ce Sens qui est en même temps support de valeurs et aussi de perspective. Si on est dans un contexte culturel où cette intentionnalité est stable alors il arrive que cette désignation, cette qualification semble fixe et même indépendante du sujet qui la nomme, comme si le nom appartenait à la chose nommée. Mais si on dit cela est une table cette «quiddité» de la table peut devenir «du bois à brûler» ou un support de présentation, ou rien de tout cela si on le présente à une culture où il n’y a pas de table. Cette désignation qui établi les attributs de la réalité les lui attribue bel et bien pour la constituer. C’est sa dimension subjective celle du sujet qui désigne mais qui le fait dans un conSensus qui le dépasse et dont il n’est pas souvent conscient.

La dimension projective

La réalité est là comme un évènement qui se déroule qui a une origine et un devenir. L’immobilité est un cas particulier qui va plutôt avec la lenteur du mouvement. Si ce n’était pas le cas il existerait des choses éternelles dans la réalité. L’évènement qui se produit mobilise les éléments qui le composent et ceux dont il fait partie et les trouve articulés selon une rationalité, une logique, une cohérence qui vient de l’intentionnalité et donc de la quiddité de la chose. Ainsi, vue sous cet angle, une réalité s’inscrit dans un devenir. Son histoire peut se raconter, s’anticiper, se projeter donc. C’est comme cela qu’elle peut s’expliquer, par exemple par un jeu de causalités et de perspectives.

Cohérenciel

 Le cohérenciel se présente selon trois vecteurs : l’attention, l’intention et l’extension associés à ces trois dimensions. Ils déterminent trois plans ou composantes de la réalité.

Le plan sensible.

Toute chose existe par l’appréciation que nous lui attribuons. Grand petit, chaud froid, beau laid mais aussi toutes les mesures, qualités ou défauts, couleurs ou grandeurs sont l’expression de la façon dont nous éprouvons les choses leur attribuant des propriétés qui sont celles de notre expérience sur le plan de l’affectivité. Ce que nous ressentons directement ou par quelque artifice nous l’attribuons volontiers aux choses (et aux gens).

Le plan factuel.

Toute chose peut entrer dans une interaction avec notre réalité individuelle et d’autres choses. Ces interactions semblent produire des effets si bien que c’est par ces effets que sont appréhendées les choses. Les grandeurs de la physique, les propriétés mécaniques par exemple semblent caractériser toute réalité matérielle, la matérialité elle-même se défini par quelque propriété du même ordre. Le plan factuel est celui des faits et de leurs effets quelquesoit le type de caractéristiques auxquelles on s’attache. Mais c’est là sans doute un effet de l’intentionnalité et en tout cas ce qui place les éléments dans une chaîne de causalités qui se projette dans une existence particulière.

Le plan des représentations.

Toute chose se représente mentalement soit comme une image portée par la chose soit comme une image projetée dans l’expérience. Si on assimile la chose à ces images formes visibles, structures abstraites. Alors elle est représentée pour nous par ces représentations qui sont comme des reflets de la chose que nous lui attribuons. Si la terre est ronde, c’est que la rondeur est une représentation que nous lui attribuons. Nous  considérons aussi que c’est l’image qu’elle nous donne, sa forme même. Intentionnalité et projectivité ne sont pas loin et déterminent ce plan-là.

Nous aurons à approfondir chacune des dimensions et composantes du cohérenciel

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