Selon le Sens dans lequel nous sommes disposé nous voyons le monde et le comprenons différemment. C’est la base des paradigmes, des positions intellectuelles, philosophiques, scientifiques ou simplement des conceptions communes. Chaque position est un point de vue qui a sa cohérence, vision du monde, vision de l’homme, finalités et enjeux, explications des situations, des phénomènes. En fait chaque question chaque situation peut être lue, comprise selon le Sens selon lequel on la considère.
Les positions d’être, existentielles nous font appréhender l’existence de façons différentes Nous allons reprendre certaines de ces positions pour dégager quatre logiques dominantes quatre visions du monde et de l’homme et leur explication. Toutes les pensées, philosophies, conceptions, idéologies peuvent être situées dans cette typologie des logiques intellectuelles à propos de toutes les affaires humaines. A chaque position correspond un paradigme, ce qui montre l’origine des paradigmes, une position d’être, un Sens privilégié par ceux qui le partagent dans une même compréhension du monde. A chaque fois c’est un un mode de connaissance spécifique, une position épistémologique donc. Une carte des Sens dite carte épistémologique en a été dessinée. On rappellera que les mots ne sont pas le Sens mais le signifient. Les termes utilisés sont donc contingents et c’est souvent leur assemblage qui éclaire le Sens commun qu’ils portent.
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Les quatre positions et logiques cognitives
Puissances et possessions
Le monde s’explique par le jeu et l’effet de puissances alliées ou antagonistes qui forment l’unité du monde et ses divisions. L’altérité est altération, une menace. La possession est l’emprise sur les puissances autres. Elle s’assortit d’accumulation matérielles et d’un pouvoir d’empêchement. Le jeu des puissances manichéennes, la lutte, les rapports de force, le combat, la guerre affective, matérielle, mentale constituent l’activité défensive et offensive des protagonistes. Pouvoirs d’emprise, de possession, intégrismes, monopolisations, promettent domination et protections. L’animalisme et les puissances animales expliquent les comportements où les pulsions émotionnelles favorisent les paranoïas et leurs différentes variantes.
À l’inverse
Raisons idéales
La Raison comme idéal, les idéaux comme modèles de rationalisation et d’humanisation du monde. Le monde est à construire et les hommes à édifier. La cité idéale en est un modèle pour l’organisation des existences individuelles et collectives sur le plan politique, juridique, économique, social, technique. Les affaires humaines se traitent par l’exercice de compétences techniques sur tous les registres, matériels et intellectuels avec la prévalence de ces derniers. L’organisation, le développement et l’interprétation rationnelle de l’homme et du monde ont été notamment les idéaux de la modernité à l’opposé des logiques de puissance et de possession. (La lutte contre cette altérité la fait basculer dans cette logique antagoniste avec l’arme de la raison idéologique et technocratique par exemple.)
Systèmes naturels
Le système est une représentation mentale des choses qui en déterminerait la nature elle-même. C’est comme cela que le système est considéré comme naturel, explicatif et substanciel sinon matériel. Les lois de la nature en sont la cause, le principe explicatif. Le monde est alors régi par des lois «écologiques» du système de la Nature. L’homéostasie en est le principe conservateur et l’antropie la dynamique naturelle sauf à supposer un finalisme biologique. Toute chose s’explique par la raison naturelle y compris l’homme. La société, l’économie relèvent des lois de la nature, systémiques; un néo mécaniscisme. L’intervention humaine est alors soit naturelle et déterminée par le système soit contre-nature apportant les dysfonctionnements qui en font «le maillon faible» de la Nature et la mettent en péril. Scientisme et positivismes, sont de cette logique naturaliste humainement normative et nécessaire mais a-morale.
À l’inverse
Cohérences culturelles
Le monde est la manifestation d’une expérience humaine réalisatrice et révélatrice de l’humanité. Cette expérience est culturelle en tant qu’expérience communautaire et en tant que culture des potentialités humaines. Les réalités du monde et de l’homme sont symboliques autant qu’elles re-présentent les Sens humain partagés en conSensus. Toute réalisation est co-création humaine, révélatrice d’une humanité qui se manifeste ainsi. De ce fait toute expérience de la réalité est relative à une culture humaine et en témoigne. La connaissance du monde et de l’homme contribuent à la révélation de son humanité. Le monde et la réalité de toutes choses sont de nature humaine et non l’inverse qui une position humaine paradoxale tendant à évacuer le sujet humain et son humanité.
Ces positions épistémologiques et intellectuelles se retrouvent dans des présupposés implicites, dans des courants de pensée anciens ou nouveaux. L’immersion dans l’un d’entre eux dans le regard qu’il impose rend aveugle aux autres sauf s’il cultive le discernement des Sens donc des différentes positions possibles et confère ainsi une liberté de choix et d’engagement humainement responsable. C’est comme cela que se présente notamment la question du bien de l’homme sur ce plan là. On notera que la relativité des points de vue ne constitue pas fatalement un relativisme où tout se vaudrait.