Les dynamiques actuelles d’où adviennent les réalités désignées comme actuelles ne sont ni dans le temps ni dans un espace. Les expériences premières qui sont ainsi actualisées instaurent chacune leur espace temps qui fait que les réalités expérimentées sont toujours inscrites dans une histoire. Les réalités désignées apparaissent dans une existence historique où elles parcourent une trajectoire existentielle laquelle semble toujours avoir un début et une fin. De ce point de vue l’espace temps semble premier par rapport à cette histoire qui s’y déroule. Mais cet espace temps est instauré par l’expérience première qui est actualisation de conSensus.
Nous trouvons ainsi trois champs. Celui des conSensus et leurs dynamiques actuelles, celui des expériences premières actualisées qui instaurent un espace temps de référence pour toute réalité qui en est re-présentée. Enfin le champ des réalités désignées, les mondes et leurs contenus, relatifs à leur espace temps de référence.
Les expériences premières sont le lieu de trois mouvements.
– Un mouvement d’actualisation ou déploiement. Il peut être assimilé à une création continue mais non sans une alternance de déploiements et d’épuisements. Tout se passe comme si l’énergie de l’actualisation pouvait s’y épuiser et qu’une réactivation du conSensus réactualisait le mouvement.
– Un mouvement de succession des plans d’expérience. Depuis le commencement, se déploie l’expérience sensible, celle des affects, se distinguent les nombres d’espacements, traces des participants du conSensus, puis viennent les faits et leur croissance matérielle. Ensuite la raison ordonne dans l’espace et dans le temps ce que l’expérience mentale va déployer dans son registre pour aboutir à la conscience intentionnelle capable d’instaurer des relations et des consensus. Cette spirale sommaire, on l’a parcourue à plusieurs reprises montrant que l’histoire existentielle n’est pas linéaire mais comme une spirale de réalisation progressive selon des âges d’humanité. Ce mouvement réalise l’humanité de l’homme au travers de consciences successives qui en viennent à la révélation de ce qui en est la source dans les conSensus. Ainsi cette histoire est celle de l’avènement d’une maturation humaine au travers des âges de civilisation comme des âges de toutes les réalités et existences humaines.
– Enfin un autre mouvement se dessine dans une spirale inversée. C’est celui de l’exercice de sa maîtrise par l’humanité qui consiste à « faire le monde » au travers de toutes les affaires humaines. Tout l’agir humain se trouve là justifié. Ce monde est à réaliser par l’intervention de l’homme dont il se découvre peu à peu le maître, non pas pour jouîr d’une quelconque puissance mais pour découvrir qu’il est co-auteur de son monde et connaître ainsi son humanité. Réaliser le monde par l’agir humain c’est révéler l’humanité de l’homme accéder à sa liberté d’être humain. L’agir humain passe par le travail humain dans son Sens d’accomplissement. On voit bien comment la disqualification du travail humain est une disqualification de l’humanité de l’homme. Dans ce troisième mouvement qui est celui de l’agir humain nous en sommes à l’âge du Sens et des conSensus, l’âge à partir duquel le travail se révèle toujours travail d’humanité, engagé dans la réalisation des affaires humaines. Construire le monde n’y est pas une fin en soi mais le moyen de révélation et donc d’accomplissement humain.
Reprenons cette si simple et si complexe dynamique historique de l’existence, de tout existant. D’abord cette dynamique actuelle, issue des conSensus entre Instances humaines et dont l’accomplissement humain va donner conscience, liberté et maîtrise. Cette dynamique est donnée à l’homme qui pourra en maîtriser l’usage mais n’en est pas la source. Il s’y ressource comme source de tout existant. Ensuite ce qui lui est proposé, c’est cette histoire d’un parcours de maturation d’âge en âge jusqu’à cette maîtrise dont nous venons de parler. Pour cela il faut parcourir ces âges pour chaque existant, chaque individu, chaque culture ou civilisation. Ce parcours est jalonné de seuils de passages, de crises, de régressions, de déviances. Il reste l’axe de référence du grandir humain dont la proposition peut être refusée ou déviée ou alors engagée. Enfin l’histoire du développement humain, celui du monde et de toute chose par le travail de maîtrise qui vise progressivement à assumer en toute responsabilité la révélation et l’accomplissement de l’humanité.
Et maintenant, au travail.
A chaque problème, situation, projet, une méthodologie de maîtrise historique. Un niveau de maturité humaine développé dans l’histoire. Une prise de responsabilité des dynamiques actuelles par les conSensus. C’est à cette tâche que nous allons nous atteler avec les conceptions et pratiques de l’agir humain au seuil de l’âge du Sens, et de l’exercice de l’intelligence symbolique.
Avant de traiter de l’intelligence symbolique et ses méthodes il faut nous appesantir sur deux modes de l’agir humain.
Le premier c’est la communication qui participe à la dynamique actuelle qui déploie le monde
Le second c’est l’action qui participe à la dynamique historique pour développer le monde.
L’agir humain est toujours pris dans ces deux modes qu’à l’âge du Sens on va découvrir si voisins