Ce chapitre va être consacré à l’exploration des Sens, positions de vie, positions d’être, positions existentielles. Il s’agit des Sens de l’humanité en nous selon lesquels nous appréhendons l’homme et le monde, nous en cherchons le bien, nous les réalisons.
Le Sens du bien est toujours pris dans un ensemble où se trouve l’inverse et aussi d’autres qui balaient tous les possibles. Ainsi on ne peut discerner le Sens du bien comme s’il était séparable de tous les autres, comme si on pouvait ne pas voir ce qui s’y oppose ou en diverge. Inversement ce discernement du Sens du bien n’est rien s’il ne se nourrit que de l’inverse et d’une opposition au véritable Sens incertain.
Ainsi pour apercevoir ce que peut être le Sens du bien il nous faudra en explorer d’autres, voisins ou radicalement divergents.
Le Sens transcende l’existence et dans l’existence nous ne voyons pas le Sens. Il est en nous et par le langage, l’expérience nous pouvons y accéder en nous-même. Il faudra donc au lecteur se livrer à une lecture particulière. Lire ce qui est proposé, entendre les résonances que cela évoque et reconnaitre la «position d’être» le Sens en soi qui les porte. De cette position d’être il est alors possible de «projeter» d’autres expériences d’autres expressions et même de le reconnaître à nouveau dans des conceptions, des situations, des engagements. C’est comme cela que le lecteur pourra commencer à appréhender ce que peut être le bien de l’homme par le discernement du Sens du bien.
Le Sens, on l’a vu, s’exprime sous les modes affectifs, factuels, mentaux, objectifs, subjectifs, projectifs et en définitive, relationnels et situationnels. Les matériaux d’illustration des Sens seront de ces ordres là et le lecteur les enrichira par ses propres résonances.
Pour, en définitive, appréhender le Sens du bien humain nous allons donc explorer d’abord toute une palette des Sens qui supporte des positions d’être avec un rapport particulier à l’existence. Ensuite nous explorerons trois types de positions existentielles avec les Sens qui les sous tendent, les conceptions de l’homme et du monde avec les modes de pensées associées, les finalités et mobiles associés, les modes d’engagement dans les relations et les affaires humaines.
Nous utiliserons une image pour faire sens, celle de la boussole où, se trouvant être le centre, nous pouvons nous tourner dans toutes les directions. Les propositions et les illustrations le suggèreront comme autant de paysages qui invitent à un type de regard, une position de Sens, une position d’être, intérieure. Le but n’est pas de quadriller l’espace de tous les Sens dans une illusion de maîtrise de l’être mais de construire des repères facilitateurs, pour interroger la variété des Sens, la diversité des positions possibles, pour favoriser surtout le discernement du meilleur Sens, le Sens du bien qu’il s’agit de comprendre pour s’y retrouver.
Pour les positions d’être on envisagera trois dialectiques ou couples de Sens opposés portant des grandes positions de vie et d’existence humaine. Par la suite en seront dérivés trois plans d’analyse où se dégageront des positions existentielles. Des cartes de Sens ou cartes de cohérences serviront de support visuel.