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040 – L’homme en devenir

Nous le savons maintenant, l’homme est un être de Sens dont l’existence est expérience du conSensus relation d’être avec les autres. Comme être de Sens tout ce qui le concerne s’inscrit dans la question d’un devenir. Ce devenir est marqué par les critères et figures du bien, du désir d’être, en pleine possession de soi, au travers des situations existentielles donc partagées en conSensus. C’est une question d‘orientation vers son bien. Il est marqué aussi par la connaissance et la conscience qui poursuivent, dans toutes les circonstances, la vérité de soi, la vérité d’être humain. Le dévoilement se cherche au travers de la reconnaissance des voiles de la conscience existentielle. C’est donc ainsi une question de re-connaissance de soi comme être de Sens. Le devenir est marqué par le mouvement de vie et toutes les péripéties de l’existence où s’éprouve et s’expérimente peu à peu la puissance d’être humain au travers de ses dépendances et de ses maturations progressives. La voie, la vérité, la vie.

La question du bien de l’homme est au fond une question de Sens puisqu’il est un être de Sens. C’est une question d’orientation, une question de conscience d’être, une question de puissance d’agir. Dans quel ordre ? On pencherait volontiers pour une conscience précédant une orientation permettant le développement d’une puissance d’agir ou maîtrise de soi en situation. Cependant, l’existence nous offre d’abord une inconscience, une impuissance d’agir qui très vite sont orientées par d’autres, les parents par exemple, vers un grandir en conscience et en compétence, du moins est-ce souhaitable. La maîtrise de cette orientation donc la liberté d’être en tel ou tel Sens pour choisir le bon, ne nous appartient pas et c’est justement un bien de pouvoir progressivement les cultiver. Cependant, nous sommes aux prises avec des penchants multiples dont le penchant originel de régression à l’opposé du grandir et ses progressions. Le rôle des autres est majeur dans la possibilité de cultiver notre bien propre. Cependant, si nous avons besoin des autres pour cela nous devons nous en approprier les conditions : la conscience qui donne la liberté d’orientation qui procure une certaine puissance d’agir. Ce cercle vertueux nous ne le maîtrisons que peu à peu dans la dépendance des autres mais aussi leur dépendance vis-à-vis de notre propre chemin. Le bien des uns se cultive avec le bien des autres et, on le verra, le Sens du bien personnel se trouvera être le Sens du bien commun de la communauté de conSensus pour ce qui est de notre existence partagée.

Se dessine le chemin du passage d’une totale impuissance d’être à une maîtrise de notre humanité et donc de notre existence elle-même et ce grâce au conSensus avec les autres  où la dépendance existentielle devient responsabilité commune. Alors ce qui a été dit sur l’existence et la réalité du monde, le temps et l’espace donnent toute leur dimension à ce processus d’accomplissement de notre humanité comme étant notre bien d’être humain. Tout serait relativement simple si la question était d’avancer ou de reculer, de vivre ou survivre. Cette dialectique binaire source des manichéïsmes ne permet pas cette épreuve de liberté comme responsabilité d’humanité, la notre et celle des autres. Elle confond, par exemple, indépendance, c’est-à-dire la souveraineté d’un individu existentiel sans transcendance et donc sans Sens, avec l’autonomie personnelle d’une humanité donnée à se découvrir et s’accomplir y compris dans la maîtrise responsable de son existence même et celle des mondes communs.

Alors, puisque le bien de l’homme est une question de Sens il va nous falloir approfondir ce qu’est le Sens dans tous ses états pour pouvoir reconnaitre ce qu’est le bon Sens c’est-à-dire le Sens du bien.

Peut-on s’orienter s’il n’y a pas un espace, un contexte dans lequel tracer une route et poser une visée ? Il nous faudra envisager la question du Sens du bien dans différents ordres. D’abord le Sens dans une Cohérence de notre Instance est cette direction, cette position d’être orientée vers, non pas les autres puisque les autres en conSensus partagent la même Cohérence comme dans un côte à côte où le repère commun doit se chercher ailleurs. Là viennent les réponses des religions. C’est Dieu origine même des Instances et de tous Sens qui est proposé comme re-père du Sens du bien de l’homme, de chacun et de chaque communauté, de là où ils sont. Alors on y inscrit la connaissance de la vérité des origines et des fins, la conscience ou lumière spirituelle (conscience de Sens), le repère d’orientation qui marque le Sens du bien et la puissance dont la maîtrise est donnée à l’homme qui s‘accompli par celle du partage des conSensus. Tout cela se tiens hors de la conscience existentielle mais nécessite des indications et des pratiques existentielles. Là viennent de multiples propositions. Le christianisme propose La personne de Jésus Christ comme témoin révélateur de l’humanité de l’homme «Verbe de Dieu». L’islam propose le Coran comme parole révélée à Mahomet. Le judaïsme avec la Thorah propose le récit de l’histoire du peuple de Dieu et ses témoins. Bien d’autres religions proposent leurs repères jusqu’à, par exemple en France : La République comme système religieux dont le «libéralisme spirituel» a voulu un temps être la doctrine (Ferdinand Buisson – Vincent Peillon) ou la religion de la Raison d’un Robespierre. Si chacune veut indiquer le Sens du bien de l’homme cela ne garanti pas le discernement de ceux qui s’y réfèrent et tous les Sens humains même les pires empruntent ces véhicules. C’est pour cela que les repères ne valent que par l’exigence de discernement qu’ils cultivent, chacun selon ses voies et ses langages.

Un autre type de repères peut être recherché dans les conditions existentielles. Comment s’orienter dans l’existence? Il y a en effet des positions d’être, qui se traduisent par des positions existentielles c’est-à-dire une façon de considérer la réalité du monde, sa propre réalité et surtout le rapport homme/réalité. Nous avons vu au travers de différentes positions réductionnistes que des dimensions de la réalité sont niées ou au contraire posées comme principe fondateur. Ces rapports à la réalité existentielle sont significatifs de positions de Sens. Nous commenceront l’exploration de la question du bien de l’homme par celle des positions existentielles caractérisées par ce type de rapport.

Enfin dans l’existence humaine, différentes situations, différents enjeux sont significatifs du Sens du bien de homme sous le mode d’une progression où se cultive discernement, liberté de positionnement, maîtrise de la puissance d’agir ou compétence. Toutes les situations humaines sans exception sont le lieu de cette recherche et cette culture du Sens de l’accomplissement humain, toutes les affaires humaines ont cet enjeu final essentiel. Nous verrons dans la troisième partie le comment avec l’intelligence symbolique et ses méthodes. Au préalable il nous faudra redécouvrir des problématiques majeures où se recherche le bien de l’homme :

  • Les âges de la vie et les niveaux de civilisation comme marches du progrès humain dans le Sens du bien de l’homme et sous réserve de son orientation.
  • Le développement humain dans les circonstances de la vie personnelle et communautaire et sous ses différents visages.
  • Les voies et figures de l’accomplissement personnel et communautaire avec la notion de vocation
  • Les critères et repères du bien au travers des questions comme celle des valeurs, de l’éthique ou de toute évaluation.

L’homme : qu’est ce que c’est ? à quoi ça sert ? comment ça marche ? Les trois questions sont inséparables et celle du bien qui vient en second ne pourra s’achever elle aussi qu’avec la troisième mais ne peut se comprendre sans la première.

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